Une tétralogie (du grec ancien τετραλογία, « tetralogia, groupe de quatre pièces » : τετρα- tetra-, « quatre » + -λογία -logia, « discours ») est le nom donné dans la Grèce antique à un ensemble de quatre pièces dramatiques : trois tragédies formant une « trilogie » (grec ancien τριλογία, « trilogia, ensemble de trois tragédies ») et un drame satyrique, présentées par un même auteur et par les mêmes acteurs lors des concours dramatiques de l’antiquité grecque, et généralement liées entre elles par l'analogie plus on moins étroite des sujets. Exceptionnellement, le drame satyrique a pu être remplacé par une quatrième tragédie à dénouement heureux : en 438 av. J.-C. Euripide le fait avec son Alceste. Dès le , le drame satyrique a acquis son autonomie, se rapprochant d’ailleurs de la comédie, et figure comme épreuve à part entière dans les concours hellénistiques. De sorte que les Romains, pourtant coutumiers de l’imitation des Grecs, n’écrivirent aucune tétralogie. On ne trouve aucune trace de tétralogie dans les concours comiques ni dans les concours musicaux. Pratiquée du au , la tétralogie peut avoir deux formes : la tétralogie libre regroupe quatre pièces dont les sujets sont indépendants les uns des autres, et semble avoir été la première à apparaître chronologiquement ; la tétralogie dite « liée », plus savante, regroupe quatre pièces relatives aux mêmes événements, et semble avoir été d’une difficulté à l’origine de sa disparition. Eschyle a pratiqué la tétralogie liée, dont voici deux exemples : 472 av. J.-C. : Prométhée, Pyrkaïeus, Phoïneus, Les Perses + Glaucos Potnieus 468 av. J.-C. : Œdipe, Laïos, Les Sept contre Thèbes + Sphynx Sophocle et Euripide ont pratiqué la tétralogie libre. Voici deux exemples de tétralogies libres : Euripide : Alexandre, Palamède, Les Troyennes + Sisyphe Xénoclès : Œdipe, Lycaon, Les Bacchantes + Athamas Quand les aventures d’un héros lient les pièces (Achille, Ulysse...