Pascale Bugnon
Depuis le début des années 1980, le patrimoine funéraire musulman en Chine connaît un changement des plus inattendus : de grands tombeaux sont érigés ou bien restaurés à grands frais par les autorités gouvernementales, contrairement aux dernières décennies du XXe siècle, où ces édifices furent violemment détériorés. Ce changement apparaît notamment à travers la qualification officielle de certains de ces édifices en « patrimoine culturel national », et induit des modifications structurelles et historiographiques majeures. Basé sur une enquête multisite menée dans les villes de Canton, Quanzhou et Yangzhou, ce travail vise à rendre compte des transformations et de la diversité des utilisation des sites patrimoniaux musulmans en Chine. En scrutant le caractère dialogique et interactif de ces espaces patrimoniaux et la manière dont ils sont investis de nouvelles significations, il est possible d’observer la plasticité mémorielle et d’éclairer les enjeux multiples dont ils sont le support.
University of Geneva2022