La problématique de l’aliénation qui traverse ce texte collectif a été considérée dans son interconnexion avec la dimension sociale et cela dans différents domaines thématiques et disciplines. L’aliénation concerne la réalité relationnelle qui est le champ propre de réflexion de l’écologie sociale. Depuis longtemps cette dernière constitue pour nous la base d’une recherche qui n’est pas seulement réactive, mais qui vise aussi à identifier toutes les lignes de fuite du système actuel. Depuis les derniers numéros de Millepiani, nous avons voulu redonner de la valeur et de la rigueur théorique à tous ces parcours de la pensée critique française et allemande qui ont été délibérément marginalisés ou “mal interprétés” par les supporters euphoriques du néolibéralisme. Les nombreuses racines dont cette proposition se nourrit sont ainsi appelées à réfléchir sur l’héritage marxiste, francfortois, deleuzien-guattarien. Pensé comme toujours d’actualité, celui-ci, loin d’être une exégèse, constitue la valorisation d’un appareil critico-théorique capable de soutenir la mise en crise d’un cadre d’incivilité et de chute dont l’horizon délirant de l’autoréférentialité néolibérale est porteur.
2011