L'Anthropocène est un terme qui caractérise l'époque géologique qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre. L'urbanisation planétaire, résultant de l'industrialisation, est devenue partie intégrante de notre contexte urbain. Elle ne peut plus être considérée comme une simple dichotomie ville/campagne mais devient un système d'étude complexe qui comprend les divers espaces de production et les réseaux qui les supportent. La mer Baltique, avec sa forte densité d'activités humaines couplée à des caractéristiques géomorphologiques, est l'une des mers les plus polluées sur terre. S'y ajoute une surproduction d'algues: l'eutrophisation. Le projet propose donc une lecture sensible d'un territoire maritime comme espace potentiel d'urbanisation et propose d'intégrer un projet architectural à une réflexion spatiale à plus grande échelle. Ce projet est polytechnique. Ses facettes sont multiples: c'est là son essence. En plus d'être industrie et producteur d'énergie, il intègre également la notion d'habitat en mer. Le projet porte à ce titre un double questionnement, celui du rôle de l'architecture dans l'ère de l'Anthropocène et de la dimension pluridisciplinaire du projet. Il n'est contraint ni par l'étendue de son vaste milieu, la mer Baltique, ni par l'essence de sa fonction: il agrémente et ponctue son environnement afin de cristalliser l'existence d'un processus caché, celui de l'eutrophisation.
2016