Un nouveau round. A la reconquête de Confluent (Lyon, F)

Le site du Confluent, au sud de la presqu'île de Lyon (France) est actuellement en pleine mutation, à la suite d'une volonté politique de revitaliser cette partie abandonnée de la ville. L'histoire urbaine de ce site, encadré par le Rhône et la Saône, est ponctuée d'essais et d'échecs, tant au niveau de la motivation politique qu'au niveau technique des réalisations. Emplacement stratégique de la ville, le Confluent se trouve à la porte Sud de Lyon, proche du centre-ville, de la production industrielle et des grands axes de circulation. Malgré ces atouts, ce site reste mal desservi et arbore une image plutôt alternative, voire décadente. Ce projet de diplôme tente de comprendre, d'analyser et de réaménager ce lieu, devenu une accumulation de friches industrielles et ferroviaires, de bâtiments voués à la démolition et d'espaces résiduels peu rassurants. Dans le but de contrebalancer le Parc de la Tête d'Or au Nord-Est de la ville, il est proposé de transformer la friche industrielle en parc et d'achever les mailles décousues du tissu urbain. La colline verdoyante de Saint Foy, à l'Ouest du Confluent, fournit l'arrière-plan parfait pour imaginer une invasion végétale déboulant dans la partie occidentale de la presqu'île. Plus qu'une invasion, il s'agit d'une réappropriation des lieux d'une nature historiquement combattue, repoussée et négligée. Ancien lieu de marécages, les friches de l'ère ferroviaire expriment parfaitement cette tension entre le bâti et le végétal, et offrent une base féconde au projet. Cette incursion, ne s'arrêtant pas aux limites du parc, se retrouve ponctuellement dans la ville et suggère une alternative à l'urbanisme actuel de Lyon, fortement dépourvu d'espaces verts. Cette démarche s'inscrit dans l'évolution naturelle de nos attentes d'une métropole moderne, ainsi qu'un idéal social favorisant les loisirs et la réduction du temps de travail. A l'image du Landschaftspark, à Duisburg (Allemagne), le parc urbain du Confluent patronne un développement progressif, s'appuyant sur un changement de caractère du site, plutôt qu'à un électrochoc commercial issu d'une vision capitaliste. Ce projet joue sur l'incorporation et l'entrelacement du parc et de la ville, ressemblant théoriquement à une poupée russe (la ville dans le parc dans la ville), mettant en valeur une nouvelle nature urbaine.