La communication décripte les présuposés, les modèles, les idéologies qui ont soutendu à la mise en place des Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme (ou plans directeurs) dans les villes d’Afrique de l’Ouest. Car si la dernière decennies a vu l’émergence d’autres formes de planification urbaine par le biais de la participation notamment, il n’en demeure pas moins que les « grands plans » d’urbanisme n’ont pas disparu et continuent à se développer, à être mis en place dans les Ministères des différents Etats. Pour notre communication, nous nous basons sur des études menées conjointement dans les trois villes de Dakar, Nouakchott et Abidjan. Par ces trois cas, nous pourrons montrer la présence dans les plans – et donc de l’impact spatial – non seulement des bailleurs de fonds internationaux, des grands courants de pensées actuels, mais également de la modernité comme objectif de développement. La reprise des schémas ségrégatifs, les choix modaux, la prise en compte d’un individu type, pour qui la ville est planifiée, sont autant d’éléments qui montrent le décalage entre les dynamiques urbaines, les stratégies formelles ou informelles des populations et les idées développées par les plans. Ce décalage prouve l’inéficacité des schémas d’urbanisme à proposer une ville future, à agencer le cadre de vie des populations. Enfin, nous montrerons le besoin de (re)partir d’une planification auto-centrée sur les individus qui elle-même doit se basée sur des approches de recherches qualitatives permettant de rendre compte des processus de construction de la ville au quotidien, de l’accession à la terre, à la fabrication de l’habitat.