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Cette recherche porte sur les liens entre l’intime – comme l’ensemble des expressions et des gestes qui se rapportent au corps – et l’espace public urbain. Plus spécifiquement nous nous sommes attardés sur les troubles engendrés par le corps désirant en public, troubles tenant à la fois au désir et à l’ensemble des gestes de la sexualité qui l’actualise. Elle s’appuie sur des entretiens qualitatifs réalisés suivant la méthode de l’entretien de type “biographique”. Ils nous ont permis de collecter des expériences personnelles relatives à une ou plusieurs rencontres amoureuses et sexuelles – abouties ou non – et aux espaces dans lesquels elles se sont déroulées. Dans notre démarche, il ne s’agissait pas de vouloir saisir l’exceptionnel, le marginal ou une étrangeté, mais au contraire, de mobiliser la technique d’enquête pour susciter un étonnement ou une distance vis-à-vis d’un quotidien ordinaire. Cette enquête donne lieu à des “déplacements” théoriques et méthodologiques. Nos résultats montrent que si, d’une part, les manifestations du désir et les rapprochements intimes tendent à se produire dans des espaces de plus en plus diversifiés, rompant pour partie avec le caractère fonctionnel des lieux, ils impliquent toujours, d’autre part, des processus d’extimité qui permettent de concilier les exigences de la civilité avec la dynamique des relations intimes. Il en découle un régime d’engagement d’extimité spécifique à la ville contemporaine, fondé sur les capacités situationnelles et relationnelles des acteurs et les prises offertes par l’environnement construit. Ce régime d’engagement se lit au travers des différents comportements qui posent problème lorsque le désir et les gestes de la sexualité s’actualisent dans l’espace public. Néanmoins, avec la généralisation des enjeux d’extimité, l’espace public peut s’enrichir d’une présence plus intense des corps et des émotions qu’il véhicule. Notre étude permet ainsi de penser un renouvellement des processus d’aménagements urbains par la focalisation non plus seulement sur la distance et l’accessibilité mais aussi sur l’intensité et le désir.