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«Lausanne, ce sont trois plans: un plan vert, un plan bleu, et la façon dont on passe du vert au bleu en donnant naissance au gris.» [GODARD, J.-L.] L'enjeu du projet se situe dans cette transition entre ces deux plans: le paysage lémanique et les rives lausannoises. Entre un regardant et un regardé. Entre une échelle transfrontalière et une échelle locale. Car le lac est bien plus qu'un tableau, il joue le rôle de jardin de la région métropliatine. Telle une agora, il réunit la région lémanique autour de son entité géographique et culturelle. Les rives lausannoises sont une large terrasse verdoyante face à cette scénographie. Cet espace privilégié, gagné sur le lac par phases successives, est presqu'entièrement voué aux loisirs. Seule une zone à l'Ouest d'Ouchy reste industrielle. En déplaçant cette exploitation de sable et gravier en périphérie de la métropole Lausanne-Morges, la qualité première du littoral, comme jardin de la ville, est renforcée. La promenade riveraine devient continue et une nouvelle place publique s'ouvre au paysage. Parce que les rives sont le lieu de l'éphémère, vivant au rythme du flot des promeneurs saisonniers et des forains, tout y est fugace. Ce vide indéfini offre une liberté d'appropriation rare. Le projet développé pour une institution lémanique se définit en tant que lien entre ces deux jardins. Il est une nouvelle ponctualité parmi les activités égrainées le long des rives, qui règle le passage actuellement difficile entre Ouchy et Bellerive. Mais il est aussi un bâtiment-signe à l'échelle du Léman, une verticalité dans tant d'horizontalité, une machine à regarder le paysage autrement.