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En Bretagne, la réhabilitation des bocages et de la culture du chanvre pourrait constituer une des clés pour une transition douce vers de nouveaux modèles sociétaux. La résilience des terrains agricoles face aux changements climatiques fait partie des objectifs principaux du ministère de la transition écologique et solidaire. Ainsi, la conception du bâtiment communautaire projeté prévoit un gros œuvre biodégradable pour que, lorsqu’il aura cessé de servir, il puisse être broyé pour redonner au sol les matières premières employées à sa construction. Inspiré des Kerterre – c’est-à-dire des maisons bulles autoconstruites à base de chanvre et de chaux – , le projet remet à l’ordre du jour d’une part des techniques constructives anciennes et des matériaux locaux et, d’autre part, il innove en les mettant en œuvre dans une architecture comprenant trois surfaces à courbure positive et en leur associant une armature de bois calculée à l’aide des outils paramétriques. Le bâtiment incorpore ainsi une ossature en châtaigner non traitée (poteaux verticaux et structures réciproques en couvrement) dans une enveloppe composée d’un mortier d’argile, de chaux, de fibres longues (filasse) et de bois de chanvre (chènevotte). Les structures réciproques assujetties à l’aide de cordages de chanvre permettent non seulement d’utiliser des bois présents sur le site dans des petites sections mais aussi d’augmenter les portées de l’ouvrage. Clairement informé par des préoccupations écologiques, ce projet a pour but de rétablir un lien entre l’être humain et son environnement par l’autoconstruction, comme réponse à l’aspiration à une certaine liberté dans l’acte de bâtir, d’habiter l’architecture, de se sentir chez soi et de partager avec d’autres l’histoire d’un lieu.