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Au terme de l'oubli est né de la prise de position, à la fois comme architecte et comme citoyen, de refuser le trajet de la matière lors de grands travaux territoriaux. Ces processus d’effacements spatiaux ont comme conséquence d'accentuer les rapports de domination immanents de nos sociétés occidentales et participent inéluctablement à une perte de lieux de mémoire. Le voyage physique et métaphorique de cette masse délaissée se clôt par sa disparition et la perte de son identité. Les thématiques soulevées par une attitude non-extractiviste et par un intérêt pour les communs interrogent la façon dont l’État doit se définir et endosser son rôle. Les crises actuelles ont agi comme des rappels, elles tendent à l’établir comme médiateur et catalyseur du débat contemporain. La recherche interroge l’honnêteté de l’État, au prisme des grands projets d’infrastructures, et la place à donner aux architectes. Une séquence de trois tunnels de contournement de La Chaux-de-Fonds et du Locle a été votée par la population. Le projet propose d'y répondre par une intervention miroir qui prévoit de stocker la matière extraite lors de leur percement. La perte démographique de cette région rend nécessaire cette rhétorique entre masse et vide, où des emplacements de grandes dimensions permettent d’accueillir des espaces pour les communs. Ces nouvelles formes fortes utilisent un répertoire de thématiques conjointes et transcendent les spécificités de leurs situations. La chorégraphie se matérialise par une jetée, un forum et un allmend, où l'oubli fait place à la vie et à ses habitant.e.s. « Peu aÌ peu [...] le vide est devenu pour moi ce que je connais aujourd’hui de plus peuplé. » (Romain Gary, La promesse de l’aube, 1960)