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Le résultat de quarante-huit entretiens approfondis réalisés en 2015 est sans appel. Tous les individus interrogés évoquent spontanément le problème de la pollution auto- mobile et la menace du réchauffement climatique. Malgré cette prise de conscience, quarante et un d’entre eux ne mentionnent pas de changement d’envergure dans leur manière de vivre. Ce paradoxe est loin d’être isolé. Dans un sondage réalisé en 2019 auprès de 2 000 jeunes alémaniques, âgés de quinze à vingt-cinq ans, soixante-neuf pour cent estimaient qu’il faut agir immédiatement pour arrêter le réchauffement clima- tique. Mais sept jeunes sur dix étaient opposés à l’interdiction des moteurs à essence. Une autre enquête d’opinion nous informe qu’en 2020 l’état écologique de la planète est le sujet qui inquiète le plus les Suisses. Toutefois, loin d’appeler à des mesures radicales, la majorité des interrogés rejette une forte hausse du prix de l’essence et l’augmentation de la vignette autoroutière. Les Suisses savent qu’il faut changer, pour- tant ils ne changent pas.