Le terme Afro-Cubain désigne à la fois des Cubains d'origine africaine et les éléments historiques et culturels qui émanent de cette communauté. Le terme réfère aussi à la combinaison d'éléments culturels africains combinés à d'autres éléments culturels trouvés dans la société cubaine comme la religion (santeria), la musique (jazz afro-cubain, rumba...), le langage, les arts et la culture de classe.
D'après un recensement de 2001 qui portait sur de Cubains, 1,1 million de Cubains se décrivent comme noirs et comme Métis. Ces statistiques sont toutefois établies à partir des déclarations des personnes elles-mêmes et la proportion réelle de noirs et de métis est vraisemblablement plus élevée. Les préjugés raciaux peuvent pousser vers « l'auto-discrimination » et inciter une partie des métis à se déclarer blancs et une partie des noirs à se déclarer métis.
Selon Esteban Morales, chercheur au Centre d'études des États-Unis, la société cubaine contemporaine est peu raciste : « il n’y a pas de haine du Noir, du Blanc ou du métis. Ni les préjugés raciaux, ni la discrimination raciale ni le racisme ne dominent le climat social ». Le brassage ethnique et socioculturel y est parmi les plus élevés du continent américain et il n'existe pas de « ghettos ethniques » comparables à ceux des États-Unis et de certains autres pays américains.
vignette|Afro-Cubains à La Havane, vers 1880
Les préjugés ont une origine ancienne. Entre la colonisation espagnole de l'Amérique et l’abolition de l'esclavage, plus de trois siècles ont ancré la logique coloniale et la suprématie raciale dans les esprits. Cuba ne sera que l’avant-dernier pays du continent à interdire l’esclavage, en 1886. Jusqu’à la révolution cubaine de 1959, l’île pratiquait une ségrégation comparable à celle des États du sud des États-Unis. Les noirs étaient notamment privés d’accès à de nombreux lieux publics, dont la plupart des plages et des restaurants, étaient soumis à des discriminations dans l'accès à l'éducation et à des salaires généralement plus faibles.