L’Académie de musique et de poésie, appelée aussi Académie de Baïf ou Académie du Palais, est une académie, la première en France, fondée en 1570 par le poète Baïf et le musicien Joachim Thibault de Courville. Vers la fin de 1567, Baïf conçut la première idée de son Académie de musique et de poésie qui avait pour objet d’assurer, entre musiciens et poètes, un échange de bons avis et de bons offices. De concert avec Joachim Thibault de Courville, il fit de consciencieux essais, avant de les soumettre au jugement du public. Le but principal de Baïf, en fondant cette société, était de revitaliser et transformer la versification française en unissant plus étroitement la musique et la poésie en leur imposant à toutes deux les mêmes lois. Baïf se proposait d’y parvenir en appliquant les vers mesurés à l’antique, en usage chez les Grecs et les Latins, à la poésie et, ainsi, de combiner celle-ci à la musique mesurée à l'antique. Il recruta des musiciens français, dont le plus influent était Claude Le Jeune, ainsi que Eustache du Caurroy et Jacques Mauduit. À ce projet, était également rattaché sa réforme orthographique, qui devait rapprocher l’écriture de la prononciation et distinguer par des signes convenus les syllabes brèves des syllabes longues. Il présenta un projet de règlement de la future compagnie à Charles IX et en obtint des lettres patentes accorda le privilège requis, en des lettres patentes, le , dans lesquelles le roi s’en déclarait le protecteur et le premier auditeur. Le Parlement mit à une mauvaise grâce non dissimulée à contrecarrer ces projets en prétendant que l’entreprise de Baïf tendait à « corrompre, amolir, effrener et pervertir la jeunesse. » Baïf proposa à la Cour d’envoyer une délégation à un des concerts mais le Parlement renvoya la requête aux différentes Facultés. Le , le recteur exposa qu’il en avait conféré avec l’archevêque de Paris, et que ce dernier avait promis de se joindre à l’Université, si elle produisait de bonnes et valables raisons contre l’Académie.