Concept

Langues anatoliennes

Résumé
Les langues anatoliennes sont une branche de la famille des langues indo-européennes parlées en Anatolie aux et millénaires avant notre ère. Elles regroupent le hittite, le palaïte, le louvite, le louvite hiéroglyphique, le lydien, le lycien, le milyen, le carien, le sidétique et le pisidien. Déchiffrées au , les langues anatoliennes ont permis de valider certaines hypothèses concernant l'évolution des dialectes indo-européens anciens, émises par les linguistes de la fin du . Les langues anatoliennes semblent conserver un certain nombre de caractères archaïques indo-européens, en particulier ceux déduits de l'analyse structurale proposée par Ferdinand de Saussure : toutes les langues indo-européennes alors connues possédaient trois genres : masculin, féminin et le neutre. Les spécialistes estimaient qu'il s'agissait d'une dérivation d'un système plus ancien fonctionnant sur une distinction entre l'animé et l'inanimé. La découverte du hittite-nésique a confirmé cette hypothèse, l'ancien système y ayant été conservé. Il existe en effet dans les langues anatoliennes le genus commune (animés) et genus neutrum (inanimés) ; les racines indo-européennes étant principalement fondées sur des consonnes autour desquelles s'articule une (ou plusieurs) voyelle alternante (à la manière des racines sémitiques), une hypothèse estimait que chaque racine devait commencer par une consonne, ce qui n'est pas le cas, sauf si l'on suppose l'existence d'une consonne initiale qui se serait amuïe dans toutes les langues. Supposer son existence permettait de poser les bases d'un système plus cohérent. Lors du déchiffrage du hittite, l'on s'est rendu compte que, justement, cette langue avait conservé cette consonne. Le système supposé était alors confirmé. Par exemple, nous pouvons comparer le hittite haui- (avec une laryngale initiale) avec le latin oui-s, tous deux désignant la brebis ; d'une manière similaire, les langues indo-européennes connaissent des alternances vocaliques très fréquentes qui, ainsi que Saussure l'avait deviné, proviennent en fait de l'amuïssement d'une laryngale, laquelle peut colorer une voyelle en contact et lui faire subir un allongement compensatoire.
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