vignette
La Muqaddima (en المقدمة, al-muqaddima) constitue l'introduction au Discours sur l'histoire universelle de l'historien d'origine arabe Ibn Khaldoun, paru en 1377. Cet ouvrage marque l'émergence d'une conception musulmane de l'histoire universelle. On traduit parfois le mot muqaddima par Prolégomènes.
Certains penseurs modernes le considèrent comme le premier ouvrage traitant de la philosophie de l'histoire ou, parmi les sciences sociales, de la sociologie, de la démographie, de l'historiographie ainsi que de l'histoire culturelle, ou comme l'un des précurseurs de l'économie moderne dans les temps anciens.
Le travail traite également de la théologie islamique, des sciences naturelles, de la biologie et de la chimie. Ibn Khaldoun a écrit son ouvrage en 1377 comme préface à son premier livre sur l'histoire universelle, Kitab al-ʿIbar (كتاب العبر , recueil des préceptes), mais déjà de son vivant, la Muqaddima fut considérée comme une œuvre indépendante.
Sa théorie du changement politique et des conflits montre que le développement économique conduit à la destruction des dynasties au pouvoir et que le pouvoir politique dure trois générations et connaît une évolution faite d’essor, d’apogée et de déclin.
Selon Georges Marçais, les Prolégomènes sont « un des ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu’ait produit l’esprit humain ».
Le sommaire analytique des divisions de la Muqaddima (les Prolégomènes) se structure de la façon suivante :
Histoire comme science, définition de son objet
Exposé des principes de l'intelligibilité historique
Méthodologie de l'historiographie critique
Première Section : De la civilisation en général.
Science du umran, théorie de la sociabilité naturelle
Déterminations du milieu et leurs incidences culturelles, géographie physique et humaine
Considérations psychosociologiques et ethnologiques : prophétisme, arts divinatoires
Deuxième Section : De la civilisation chez les nomades et les peuples à demi sauvages, et chez ceux qui se sont organisés en tribus.