La dracunculose, autrefois filariose de Médine, est une maladie parasitaire causée par un ver parasite appelé communément ver de Guinée, ou Dracunculus medinensis. Elle fait partie des maladies tropicales négligées.
La larve du parasite est présente dans des crustacés microscopiques, les Cyclops, vivant dans l’eau stagnante. La contamination humaine se fait par ingestion d'eau contaminée. Devenu adulte, le ver filiforme se déplace dans les tissus sous-cutanés vers les extrémités inférieures du corps. Il perce la peau pour pondre ses embryons au contact de l'eau.
Cette maladie peut être invalidante durant plusieurs semaines. Fléau connu depuis l'Antiquité dans les régions subtropicales, elle touchait encore, en 1976, 10 millions de personnes dans 20 pays endémiques. Depuis les années 1980, elle fait l'objet d'une campagne d'éradication mondiale, basée sur l'éducation et l'hygiène de l'eau.
En 2022, on ne compte plus que 13 cas humains de dracunculose, notifiés dans 4 pays : Tchad (6 cas), Soudan du Sud (5 cas), République centrafricaine (1 cas), Éthiopie (1 cas).
En 2023, six pays restent restent endémiques (non éradiqués de dracunculose, aucun cas depuis trois ans) : Angola, Éthiopie, Mali, Soudan, Soudan du sud et Tchad.
Le nom de Dracunculus vient du latin « petit dragon ».
C'est une maladie connue depuis l'Antiquité. Des médecins historiens du ont vu la dracunculose dans le Nahash ou « serpent de feu » qui frappe le peuple de Moïse dans le Livre des Nombres ; cette interprétation a été contestée par la suite par des historiens modernes.
De même la mention de l'affection en médecine égyptienne, dans le papyrus Ebers, est l'objet de discussions. Cependant, dans une momie égyptienne, datée environ mille ans avant J-C, on a pu retrouver, sous forme calcifiée, un ver Dracunculus.
La maladie est citée dans des textes assyriens de l'époque du roi Assurbanipal (, av.J.C.) chez des prisonniers de ses expéditions en Égypte ; ce qui signerait la propagation de la maladie en Mésopotamie.