thumb|Schwa de l’alphabet phonétique international.
Le terme schwa , aussi écrit chva, qui est la transcription d’un mot hébreu (he, suivant l’orthographe moderne) désignant le « vide », est employé en linguistique pour désigner la voyelle moyenne centrale, notée dans l'alphabet phonétique international (API). Il correspond à peu près au e dit muet du français moderne. Il se trouve dans des mots comme « menu », « vendredi » ou comme prothèse vocalique (épenthèse) dans « ours(e) brun ».
Cette voyelle existait autrefois en français mais s’est transformée dès l’époque classique en « e caduc » (ou « e muet ») qui se rapproche de [œ] (mais certains phonéticiens le notent néanmoins [ə], cf. infra, à l'instar des grands dictionnaires de langue) ou ne se prononce pas du tout, comme dans les mots samedi ou caquelon, qui ne contiennent que deux syllabes en français du nord. On la trouve fréquemment en position atone dans d’autres langues romanes, comme le portugais de Lisbonne, le roumain (mais dans aucune de ces deux langues, le schwa n'est d'origine latine), le catalan, certains dialectes italiques centraux-méridionaux (Campanie, Abruzzes, etc.).
On la trouve aussi en anglais (la plupart des voyelles non accentuées s’y réalisent ainsi), dans la plupart des dialectes bretons et dans un grand nombre d’autres langues.
On considère souvent qu’il existe des variantes de schwa ; ces variantes sont notamment dues à la « coloration » apportée par les consonnes adjacentes. On parle alors de « schwa antériorisé » ou « postériorisé » (les phonéticiens russes les notent respectivement [ь] et [ъ]) ; la version moderne du schwa français mentionnée plus haut peut aussi être décrite comme un « schwa arrondi » (labialisé).
De plus, le caractère ə (et Ə en capitale) est utilisé dans l’écriture de l’azéri dans l’alphabet latin adopté peu après l’indépendance de l’Azerbaïdjan (Azərbaycan) dans la dernière décennie du . Donné comme intermédiaire entre le a et le è français, ce ə azéri correspond au [æ] et non au [ə] de l’alphabet phonétique.