La démographie historique est une discipline historique qui étudie les comportements et les structures des populations du passé. La démographie historique antique a connu depuis les années 1980 un développement important. L'un des premiers travaux de démographie historique a été publié en 1886 par Karl Julius Beloch ; il concerne l'évaluation de la taille de la population italienne à la fin de la République romaine. En France, la discipline a pris son essor avec l'œuvre de Louis Henry, qui cherchait à expliquer les problèmes de fécondité au . Il prit rapidement conscience qu'il lui fallait prendre du recul pour étudier son objet ; la démographie historique était née. Attention à ne pas confondre la démographie historique avec l'histoire des populations, autre branche de l'histoire déjà défrichée par l'École des Annales. La distinction entre ces deux chapelles est d'autant plus délicate qu'un sulfureux débat eut lieu dans les années 1950 à ce propos. Ainsi, l'historien Pierre Goubert contesta à Louis Henry la paternité de la discipline. Les études systématiques d'Henry tenaient, il est vrai, plus de travaux de généalogistes que d'historiens. Henry réplique à Goubert en 1956 en publiant avec Michel Fleury un petit livre bleu intitulé Des registres paroissiaux à l'histoire de la population. Manuel de dépouillement et d'exploitation de l'état civil ancien. Cet ouvrage clé reprend notamment des études similaires menées en Allemagne et en Suède. De 1958 à 1960, trois évènements majeurs sont à signaler : la publication de la première monographie paroissiale (par Gautier et Henry), le lancement de la grande enquête nationale (par Fleury et Henry) et la publication de l'ouvrage de Pierre Goubert : Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730. La discipline de la démographie historique est née. Si les historiens français jouent , pour reprendre ici les mots de Jean-Pierre Poussou, l'Angleterre et le Canada mettent rapidement en place des études de premier plan.