La dedovchtchina (en дедовщина, la « loi des grands-pères ») désigne l'ensemble des mauvais traitements infligés dans l'Armée rouge, puis l'Armée russe, par les soldats plus anciens aux nouvelles recrues. Cela peut aller jusqu'à la mort. La pratique a été institutionnalisée dans le courant des années 1960 sous l'Union soviétique. Elle commence à être largement discutée et dénoncée lors de la pérestroïka, notamment lorsque le conscrit lituanien Arturas Sakalauskas tue huit soldats en 1987, à la suite des violences physiques et d'une tentative de viol collectif. Après la chute de l'URSS, les abus se multiplient. Devant la mauvaise réputation de la dedovchtchina, ceux qui en ont la possibilité échappent au service militaire. Par conséquent, seuls les plus bas sur l'échelle sociale y participent, venant de la province, de milieux délinquants ou alcooliques. La réduction de moyens pousse les officiers à faire faire des travaux forcés aux conscrits pour gagner de l'argent, les plus vieux soldats sont responsables de leur bon déroulement et la dedovchtchina permet de s'en assurer. En 2003, selon les données officielles, de l'armée se sont rendus coupables de sévices du bizutage. Cependant, Valentina Melnikova, cofondatrice du Comité des mères de soldats de Russie, estimait en 2004 que 80 % des cas de bizutage à l'armée russe n'étaient jamais connus. Son ONG reçoit plus de par an. En 2004, l'ONG Human Rights Watch dénonce dont sont victimes les nouvelles recrues et qui font des dizaines de morts et entraînent des centaines de tentatives de suicide et des milliers de désertions chaque année. En 2005, huit soldats, dont trois officiers, brutalisent un soldat au point qu'il doit être amputé des deux jambes et des organes génitaux. En dehors des pertes en Tchétchénie, le ministère de la Défense a comptabilisé de militaires au total dans l'année. Parmi eux, seize soldats russes sont morts des suites de bizutages violents. La situation s'est un peu améliorée avec la réduction de la durée du service militaire à douze mois, à partir du janvier 2008, contre vingt-quatre auparavant.