La Société du spectacle est un essai de Guy Debord publié initialement le chez Buchet/Chastel. Le livre connut un fort retentissement après les événements de Mai 68. L'ouvrage est composé de 221 « thèses » et subdivisé en neuf chapitres comme suit : I. « la séparation achevée » II. « la marchandise comme spectacle » III. « unité et division dans l'apparence » IV. « le prolétariat comme sujet et comme représentation » V. « temps et histoire » VI. « le temps spectaculaire » VII. « L'aménagement du territoire » VIII. « la négation et la consommation dans la culture » IX. « l'idéologie matérialisée » Le livre est agencé comme un essai politique et vise à exposer son sujet de manière assertive. En effet, Debord ne cherche pas à démontrer ni même à convaincre, mais à montrer. Il rejoint ainsi la conception de Marx en disant que la philosophie doit trouver sa réalisation et non plus sa discussion. L'auteur prolonge dans cet essai la critique du fétichisme de la marchandise que Marx développe en 1867 dans Le Capital, elle-même un prolongement de la théorie de l'aliénation exposée par Marx dans ses Manuscrits de 1844. L'originalité de la réflexion de Debord consiste à décrire l'avance contemporaine du capitalisme sur la vie de tous les jours, c'est-à-dire dans son emprise sur le monde « à travers » la marchandise. Cette filiation s'exprime par un certain nombre de « clins d'œil » ou de reprises, dont la première phrase du livre est l'annonce. En effet, la phrase d'ouverture de la Société du Spectacle est un détournement de la phrase d'ouverture du Capital de Karl Marx : La Société du spectacle est essentiellement une critique radicale de la marchandise et de sa domination sur la vie, que l'auteur voit dans la forme particulière de l'« aliénation » de la société de consommation. Le concept de spectacle se réfère à un mode de reproduction de la société fondé sur la reproduction des marchandises, toujours plus nombreuses et toujours plus semblables dans leur variété.