En sociologie, l'homosocialité décrit les relations fréquentes et régulières entre membres du même sexe qui ne sont pas d'une nature romantique ou sexuelle, telles que l'amitié ou le mentorat. Par définition, elle ne suppose ni l'hétérosexualité ni l'homosexualité et se distingue de l'homoaffectivité (affections fortes entre personnes de même sexe), l'homosensualité (relations sensuelles entre personnes de même sexe mais sans érotisme, comme entre père et fils, mère et fille, camarades militaires ou entre sportifs) et l'homoérotisme (relations érotiques entre personnes de même sexe). Le contraire de l'homosocialité est l'hétérosocialité, où on préfère des relations non sexuelles avec l'autre sexe. L'homosocialité a été vulgarisée par la discussion d'Eve Sedgwick sur le désir homosocial masculin, alors qu'elle avait été définie avant par comme une préférence sociale (et non sexuelle) pour les membres de son propre sexe. Le terme s'utilise dans les débats féministes pour qualifier des aspects de la solidarité entre hommes. En plus, certains féministes reconnaissent un lien étroit entre l'homosocialité féminine, le féminisme et le désir lesbien. Les sociologues, quant à eux, se penchent sur la question controversée du rapport entre l'homosocialité et l'homosexualité. La notion d'« homosocial » est développée par Eve Kosofsky Sedgwick dans son livre « Between Men : English Littérature and Male Homosocial Desire » (1985), où elle explique que le mot est un néologisme communément utilisé par l’Histoire et les Sciences sociales pour « décrire les liens sociaux entre personnes du même sexe ». Le mot est aussi un oxymore, calqué sur « homosexuel » mais excluant toute pratique sexuelle. Sedgwick utilise le concept « désir homosocial entre hommes » (male homosocial desire) qui souligne le caractère érotique, mais pas sexuel de la relation masculine, car le mot « désir » qu’elle emploie se rapproche de la notion psychanalytique de « libido », entendue comme force sociale ou motivation plutôt que pulsion corporelle.