Johann Gottlieb Fichte (), né le à Rammenau, en Saxe, et mort le à Berlin, en Prusse, est un philosophe allemand du . Il fut un des fondateurs du mouvement philosophique connu sous le nom d'idéalisme allemand, qui tira son origine des écrits théoriques et éthiques d'Emmanuel Kant. Émile Bréhier a défini la philosophie de Fichte dans son ensemble comme une « démonstration scientifique de la liberté ».
Johann Gottlieb Fichte est né dans l'Électorat de Saxe, à Rammenau en 1762. Il est le premier des huit enfants de Christian Fichte, né en 1737 et décédé en 1812, et de Dorothea, née Schurich, née en 1739 et décédée en 1813. Fichte est issu d'un milieu très modeste. Son père, simple mercier et fabricant de rubans, ne pouvait lui assurer une éducation, et il fut lui-même gardien d'oies jusqu’à l'âge de 12 ans. Lorsque le duc (apparenté à la famille du poète-philosophe Novalis) visite Rammenau et manque le sermon du pasteur local, il est orienté vers le jeune Fichte, qui lui en récite l'intégralité par cœur. Impressionné, le duc von Miltitz prend l'éducation du jeune garçon en charge. Il l'envoie d'abord auprès du curé Gotthold Leberecht Krebe, puis à l’école de Meissen, et en 1774, Fichte entre à la prestigieuse École régionale de Pforta proche de Naumburg, où il eut des aventures tumultueuses.
À partir de 1780, Fichte commença des études de théologie à Iéna, puis Leipzig, afin de devenir pasteur ; il découvre alors la philosophie avec Spinoza. En 1788, il se fait finalement précepteur à Zurich, où il rencontre Johanna Rahn (1755-1819), une nièce de Klopstock, qu'il épouse en 1793. Il découvre la philosophie de Kant en 1790 lors de son préceptorat, à la demande de son élève, qui lui demande des explications sur la Critique kantienne. Il étudie alors l'intégralité de son œuvre critique avec une rigueur et une ferveur inégalée à l'époque.
Son caractère difficile et rebelle fait de lui un précepteur malheureux, et après un premier changement de Zurich à Varsovie, il abandonne sa charge en 1792 et se décide à partir pour Königsberg, rencontrer enfin ce Kant dont il se dit subjugué.