thumb|Draille à Castanet-le-Haut (Hérault)
Draille, carraire ou autres termes francisés issus des différents dialectes occitans sont des mots employés par les éleveurs de bétail des montagnes du midi de la France pour désigner le chemin de transhumance.
Le mot occitan dralha (graphie classique) à prononcer ['draʎo], signifie « piste », et peut se retrouver sous des graphies diverses draio / draye, ou tralha au , et vient d'un mot bas-latin tragula (de trahere « tirer ») utilisé pour signaler en montagne la trace la plus directe, par exemple pour la descente des bois coupés. Correspondant souvent au chemin le plus naturel pour que les troupeaux rejoignent l'estive, ce mot s'est aujourd'hui spécialisé dans le sens de « sentier » ou « piste de transhumance ».
Signifie aussi « passage pierreux et en pente dans les bois et les rochers », spécialement « pour évacuer le bois abattu » ou « ravin, couloir d'avalanche, torrent ».
Une des nombreuses transhumances passant par les drailles : pendant des siècles, les troupeaux ovins et bovins étaient hébergés l'hiver, dès la mi-octobre, dans les bergeries et étables des vallées abritées de l'Aveyron ou des plaines du Languedoc puis montaient l'été, vers le , par ces chemins, pour pâturer librement dans l'Aubrac (en particulier sur la montagne de Mountasset pour les ovins) ; les monts de Lacaune ; etc.
Aujourd'hui, on pratique encore la transhumance. Par exemple, sur l'Aubrac, celle-ci ne concerne plus que les bovins et donne lieu chaque année à une fête à Aubrac et au col de Bonnecombe.
Cependant, beaucoup de paysans et de bergers font transhumer leurs troupeaux par camions en raison de routes de plus en plus empruntées par des véhicules motorisés conduits par des estivants qui ignorent les usages, coutumes et nécessités liées à ces déplacements de troupeaux.
Certains riverains de ces chemins, de ces routes, et les nouveaux propriétaires de pâtures inutilisées, ne laissent pas volontiers (ou moyennant une rétribution disproportionnée) les bêtes faire étape sur les prés.