La théorie du grand homme explique l'histoire par l'impact d'un homme illustre auquel on attribue la paternité d'un grand nombre d'événements. La théorie apparaît au sous la plume de Hegel (Phénoménologie de l'esprit) et sera reprise par plusieurs auteurs au cours des et (notamment Nietzsche). Selon l'analyse philosophique de ce concept, les desseins du grand homme ne sont pas d'agir par idéal, mais de mobiliser son individualité pour conserver le pouvoir ou satisfaire ses penchants personnels.
Lancée en en 1811 par Hegel puis par Thomas Carlyle, elle est atténuée en 1860 par un contre-argument d'Herbert Spencer, affirmant que de tels grands hommes sont les produits de leur société et que leurs actions auraient été impossibles en dehors des conditions sociales mises en place avant leur naissance.
Herbert Spencer et Léon Tolstoï ont également le fait d'attribuer entièrement des événements historiques à des individus. Appliquée aux sociétés humaines, la Loi des grands nombres pose l'interrogation suivante : .
Hegel développe ses idées dans l'ouvrage intitulé la Phénoménologie de l'esprit. Selon sa pensée, la volonté du grand homme s'éloigne de l'idéal généreux et se rapproche des actions à caractère intéressé. Il s'oppose à l'idée selon laquelle le grand homme agirait par idéal sans mobiliser son individualité. Il affirme que le grand homme agit de façon à réaliser ses propres objectifs.
L'intérêt du grand homme, selon Hegel, peut alors se résumer en deux hypothèses : premièrement un agir limité à la satisfaction de ses penchants. Dans ce cas, les détracteurs du grand homme sont en fait présentés comme étant incapables de concevoir ce qui leur est supérieur. Et, selon la deuxième hypothèse, une satisfaction due au règne, de savoir maintenir une position de pouvoir politique, associée à des honneurs et à la sécurité, qui ne peuvent exister que dans le cadre d'un État. Il s'agit du bonheur d’être le maître.
En 1938, Sigmund Freud propose dans Moïse et le monothéisme un modèle de grand homme en les personnes de Goethe, Léonard de Vinci ou Beethoven qui ont des aptitudes à la sublimation.