Les Gutis (ou Goutis, Qutis ou Goutéens), terme issu de l'ancien akkadien qutium ou gutium, était un peuple et une région des monts Zagros, dans le voisinage de la Mésopotamie à la fin du et durant les siècles suivants. Leur origine et leur culture sont inconnues. Devenu un terme générique pour désigner les populations montagnardes de certaines régions du Zagros, « Gutis » a servi à désigner au dans les documents babyloniens et assyriens plusieurs peuples sans rapport avec les Gutis originels. Cela est dû en grande partie au fait que les Gutis sont devenus dans la littérature mésopotamienne une figure exemplaire du « barbare ».
thumb|upright=1.5|Localisation des sites principaux de Mésopotamie méridionale à la période d'Akkad.
thumb|right|Inscription de Lugalanatum, gouverneur d'Umma sous le règne de Si'ium de Gutium, c. 2130 av. J.-.C. Musée du Louvre.
Les Gutis viennent d'une région, le Gutium, localisée quelque part dans le Zagros occidental, dans les montagnes entre le lac d'Urmiah et le bassin de la Diyala, peut-être plus précisément entre le Tigre à l'ouest, le Grand Zab au nord et le Petit Zab au sud. La localisation exacte est discutée, aucune étude archéologique n'ayant identifié de culture matérielle guti. Ils apparaissent à la fin de la période d'Akkad sous le règne de Shar-kali-sharri (c. 2217-2193 av. J.-C.) dans des textes de villes de la Babylonie centrale (Umma, Adab et peut-être jusqu'à Lagash) où une forte communauté est établie, nécessitant la présence d'un interprète parlant leur langue dans l'administration locale qui les emploie probablement.
C'est sans doute à partir de cette base que des chefs gutis vont constituer une entité politique au moment de la désagrégation de l'empire d'Akkad, à partir des dernières années de règne de Shar-kali-sharri qui les affronte à deux reprises et capture leur roi Sarlak. Mais cela ne suffit pas à arrêter leur ascension qui se poursuit sous les derniers rois d'Akkad. La tradition mésopotamienne a attribué aux Gutis la responsabilité de la chute d'Akkad.