Concept

Vies parallèles

Résumé
Les Vies parallèles (Βίοι Παράλληλοι / Bíoi Parállêloi), ou Vies des hommes illustres, d'après la traduction de Jacques Amyot, forment l'œuvre la plus connue de Plutarque, écrite en grec et composée entre 100 et 120. Il s'agit d'une série de récits de vies d'hommes illustres du monde gréco-romain, récits organisés par paires, chaque paire mettant en parallèle un Grec et un Romain. Plutarque, originaire de Grèce et citoyen romain, écrit les Vies parallèles dans ses dernières années, d'abord sans doute sur commande, ensuite pour lui-même. Il utilise de très nombreuses sources grecques et latines, pour attester l'existence d'un patrimoine gréco-romain commun et créer un genre littéraire nouveau. L'exercice de la comparaison entre deux personnalités grecques et romaines renouvelle le genre de l'éloge et du blâme, dans une perspective dialectique. Les Vies parallèles livrent des portraits plus moralistes qu'historiques : ils visent, selon la logique platonicienne, à distinguer et imiter le Beau et la vertu (ou arété). Les Vies parallèles sont transmises par une double tradition de manuscrits, jusqu'aux traductions et impressions de l'époque moderne, notamment celle de Jacques Amyot en 1559, qui constitue pendant longtemps un modèle. Leur postérité est très riche, tant pendant la période de l'humanisme qu'au . Elle est à la fois littéraire, artistique et politique, l'ouvrage inspirant en France les orateurs de la Révolution française et les responsables de l'Empire. Elle reste vive à l'époque contemporaine, même si le nationalisme républicain met plutôt en valeur les « Grands hommes ». Au , l'Antiquité historicisée et mise à distance ne peut plus servir, comme auparavant, de modèle commode. En outre, la sociologie comme la philosophie limitent la portée de l'exemple de « l'homme illustre ». Cependant les Vies parallèles continuent d'inspirer les romanciers, essayistes et philosophes, qui cherchent à dépasser ou contourner ce modèle littéraire. vignette|Buste en marbre de Plutarque du , découvert lors de fouilles au temple d'Apollon de Delphes, et conservé au musée archéologique de Delphes.
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