La typologie webero-troeltschienne est une classification sociologique des mouvements religieux développée à l'origine par Max Weber et son élève et collègue Ernst Troeltsch. Elle les décrit par rapport à un idéal-type « Secte » ou « Église », ce que Françoise Champion résume ainsi : Selon [Weber et Troeltsch], on naît dans l'Église, qui est coextensive à la société, mais on entre dans la secte par conversion. Selon eux, également, l'Église accepte un compromis avec le monde, alors que la Secte la récuse. Enfin, dans l'Église, il y a deux catégories de personnes : clercs ou religieux d'un côté, laïcs de l'autre. Aux premiers, une morale exigeante ; aux seconds, une morale plus accessible. Cette distinction clercs-laïcs ne se retrouve pas dans la Secte : tous les membres y sont, en principe, égaux et tous sont soumis à la même morale exigeante. Cette typologie sera reprise et affinée par d'autres sociologues, comme Bryan Wilson, qui développera une nouvelle classification des sectes religieuses : conversionnistes (conversion intérieure), révolutionnaires (Dieu transformera le monde), introversionnistes (rupture d'avec le monde corrompu), manipulatrices (techniques d'accès à la réussite), thaumaturgiques (intervention miraculeuse de Dieu), réformistes (réforme volontaire de la conscience), utopistes (reconstruction sociale à partir de la religion). Créée pour décrire les mouvements chrétiens, en particulier les « sectes protestantes » nées au , elle est plus difficilement applicable aux autres religions, et aux nouveaux mouvements religieux apparus à la fin du . Weber et Troeltsch définissent quatre points essentiels distinguant l'idéal-type « Secte » de l'idéal-type « Église » : le caractère universaliste ou élitiste, l'existence d'un clergé, l'attitude de rejet ou de compromis par rapport à la société et la « routinisation » qui fait qu'au fil du temps une secte tend à devenir une Église. Une Église a un caractère universaliste; on y appartient de naissance sans qu'il soit besoin de conversion ou de démarche personnelle.