L’Évangile selon Jean (en Τὸ κατὰ Ἰωάννην εὐαγγέλιον / To kata Iōánnēn euangélion), dit aussi le quatrième évangile, est le dernier des Évangiles canoniques du Nouveau Testament chrétien.
Ce texte est rédigé en grec de la koinè, tout comme les trois autres évangiles canoniques, dits « synoptiques », mais il s'en démarque par sa composition, son style poétique, sa théologie, et probablement par ses sources, ainsi que par quelques épisodes singuliers, à l'instar des Noces de Cana ou encore de la « femme adultère ».
L'Évangile selon Jean est un de ceux qui exposent de la manière la plus explicite la doctrine trinitaire et la christologie chrétienne, car il énonce la divinité de Jésus, qu'il décrit comme le « Verbe de Dieu » incarné. Suivant un plan nettement théologique et kérygmatique, l’évangile de Jean recherche , selon l’expression de Charles Harold Dodd. Plus encore : de même que les disciples n’ont parfaitement compris les paroles et les œuvres de Jésus qu’après l’effusion de l’Esprit saint, de même l’évangile obéit au principe johannique des , les paroles de Jésus rapportées par Jean étant destinées à germer dans l’esprit pour n’être pleinement comprises que plus tard.
La tradition chrétienne a attribué cet évangile à l'un des disciples de Jésus, l'apôtre Jean, fils de Zébédée. Cette hypothèse est aujourd'hui rejetée par la plupart des exégètes, qui voient dans ce texte l'œuvre d'une « communauté johannique », à la fin du .
vignette|Jean l'évangéliste, miniature des Évangiles de Peresopnytsia, v. 1560.
Ni le nom de l'auteur, ni celui de l'apôtre Jean n'apparaissent dans le quatrième évangile. Du chapitre 1 au chapitre 20, il n'y a d'ailleurs aucune mention d'auteur. C'est seulement dans l'épilogue du texte, au chapitre 21, qu'il est question d'un « disciple bien-aimé » qui en serait l'auteur. Les exégètes modernes ont posé le problème de l'attribution du texte qui s'inscrit dans le cadre plus large de l'attribution des différents écrits johanniques, dans un débat qui reste nourri.