Un traumatisme cervical désigne tout traumatisme atteignant les structures du cou. Un tel traumatisme peut être isolé ou associé à d'autres dans le cas d'un polytraumatisé. Un traumatisme cervical est potentiellement grave car le cou est une partie du corps où de nombreuses structures jouant un rôle physiologique important sont présentes et relativement exposées : carotide, larynx, moelle épinière. Lorsque ces structures sont atteintes, le recours urgent à une prise en charge chirurgicale est impératif. Les lésions traumatiques de la colonne vertébrale cervicale sont des causes communes de décès et de handicap. Elles varient en gravité de : simples lésions des parties molles ; à la paralysie ou au décès ; avec ou sans fractures ou luxations graves. Les lésions traumatiques de la colonne vertébrale cervicale ne sont souvent reconnues qu'en salle d'urgence. Elles doivent faire l'objet d'un bilan soigneux et être prises en charge de manière à en minimiser les séquelles (pas de minerve routinière). Un diagnostic sans retard, une contention vraie plutôt qu'une « immobilisation », la préservation ou la restauration de la fonction de la moelle épinière et des racines, et la stabilisation définitive de la lésion sont les clés de la réussite de la prise en charge de telles lésions. Les fractures et « instabilité » du rachis cervical supérieur (zone du cou) présentent des caractéristiques un peu différentes des fractures et luxations du rachis cervical de C3 à C7. Au moins (Bohlman HH et Boada E., 1993) : un tiers de toutes les lésions de la colonne cervicale sont en rapport avec un accident à véhicule motorisé ; un tiers en rapport avec une chute d'un lieu plus ou moins élevé, et ; le reste est le résultat d'accidents lors de pratiques sportives, de chute d'objets ou de blessures par arme à feu. La majorité de ces lésions est observée chez le sujet jeune et actif, adolescents ou jeune adulte. Le deuxième grand groupe (en termes d'incidence) concerne l'adulte sexagénaire ou septuagénaire, avec la spondylose ou la sténose qui exposent à de graves lésions en dépit de la faiblesse des forces mises en jeu au niveau de la colonne elle-même.
Grégoire Courtine, Jordan Squair, Markus Maximilian Rieger