Luganville est la deuxième ville de la république du Vanuatu, après la capitale Port-Vila. Située au sud-est de l'île Espiritu Santo (plus connue sous le nom de Santo). Les habitants eux-mêmes emploient également le nom de Canal, d'après l'ancien nom colonial Canal du Segond. Cette ville porte le nom du capitaine de corvette Armand Lugan. La ville tire son nom d'Armand Lugan, marin breton capitaine de corvette et commandant du Tanaïs, nom du bateau de l’amiral Dupetit-Thouars qui repéra le site en 1870. Elle est d'abord attribuée à l'exploitation d'un Français dénommé Bernier qui défriche les lieux et y entretient une caféière. Ce toponyme correspond aussi au lieu devant lequel les navires peuvent jetter l'ancre. Luganville s'est développée à l'époque coloniale, l'importance des plaines disponibles, la dépopulation et la spéculation foncière, ayant permis aux colons français d'implanter à Santo de grandes cocoteraies (coprah). En 1928, Pierre Benoit décrit la localité comme dépourvue de développement urbain, la qualifiant d'. La ville prend réellement son essor à partir de 1942, durant la Seconde Guerre mondiale, puisqu'elle a été le centre des opérations américaines dans l'ouest du Pacifique après la construction de la base aérienne de Santo-Pekoa. Luganville a été la véritable capitale économique de l'archipel jusqu'à l'indépendance en 1980. L'île de Santo a été le siège de l'opposition au nouveau pouvoir de Port-Vila ; Luganville est même en 1980 l'éphémère capitale du Vemarana, État sans reconnaissance internationale proclamé par Jimmy Stevens. On assiste alors au départ paniqué de 700 Français, « rapatriés » en Nouvelle-Calédonie, confiscation ou achat à bas prix de la plupart des plantations, abandon progressif de l'économie de plantation pour un retour à une agriculture vivrière, essentiellement menée par les populations elles-mêmes. Jean Guiart et Rock Pidjot échouent, par maladresse de l'ambassadeur français, à faire revenir les colons qui n'étaient pas compromis dans l'affaire Vemarana.