Concept

Programme lunaire habité soviétique

Résumé
Le programme lunaire habité soviétique avait pour but d'envoyer un cosmonaute sur la Lune, de préférence avant les astronautes américains du programme Apollo pour les battre dans la course à l'espace qui était lancée depuis 1955. Le projet est victime des désaccords profonds entre les principaux responsables des programmes spatiaux soviétiques : Sergueï Korolev, d'une part, chargé de développer le programme lunaire et en particulier le lanceur géant N-1 (l'équivalent soviétique de la fusée Saturn V du programme américain Apollo), qui considère comme indispensable, pour une mission habitée, d'utiliser des carburants/comburants à la fois plus performants et non toxiques et, d'autre part, Valentin Glouchko, responsable presque unique jusque-là de la propulsion des fusées soviétiques, partisan d'utiliser comme carburant des ergols toxiques qu'il maîtrise bien. Valentin Glouchko s'allie au rival de Korolev, Vladimir Tchelomeï (responsable du projet Proton), pour proposer un projet plus gigantesque encore que le projet N-1, le projet modulaire UR-700, qui vise à permettre un atterrissage direct sur la Lune, sans passer par une mise en orbite lunaire préalable. Faisant appel à des moteurs RD-270 à carburants toxiques, le projet UR-700 ne voit jamais le jour et est arrêté en 1969. Gravement handicapée par la mort de Korolev en 1966, la fusée N-1, de son côté, rencontre des problèmes de développement majeurs, et, malgré des moteurs très performants, est victime de défaillances fatales lors des quatre lancements effectués entre 1969 et 1972. Les responsables soviétiques décident de mettre fin au programme en 1973. Son existence qui était tenue secrète depuis le début des développements sera niée par la suite. L'existence du programme lunaire sera officiellement reconnue par les responsables soviétiques à la suite de la mise en place de la politique de la glasnost (transparence) en 1986.
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