Les mousquetons et les fusils Berthier constituent un ensemble d'armement cohérent fondé sur le mécanisme de chargement Mannlicher sur une base de Lebel modèle 1886 pour l'armée française à partir de 1890 et qui participe à la Grande Guerre, la guerre du Rif, la seconde Guerre mondiale, la guerre d'Indochine et guerre d'Algérie. Lorsque les Allemands conçoivent leur fusil Mannlicher Modell 1888 , ils rajoutent une variante carabine ou mousqueton destinée aux troupes montées. Pour y faire face, la France ne dispose que du mousqueton Gras Mle 1874. Dans le cadre de la « course aux armements » qui s'est développée entre les deux futurs belligérants, il est urgent de prendre des mesures. Le Comité de l'Artillerie qui est chargé du remplacement se voit proposer une version raccourcie du Lebel qui ne donne pas vraiment satisfaction en raison de son poids excessif ainsi que de son mécanisme à répétition Kropatscheck et son magasin tubulaire. Dans le même temps, un civil, Émile (ou André) Berthier, chef de bureau à la compagnie des chemins de fer Bône-Guelma propose un mousqueton sur la base d'un fusil identique au Lebel mais avec un système de chargement Mannlicher. En , il propose son invention au Comité de l'Artillerie qui le refuse et qui l'éconduit. Il corrige ses plans et propose à nouveau son projet en . Il reçoit alors un avis favorable d'essai. L'Atelier de construction de Puteaux (APX) réalise alors une dizaine de prototypes qui sont essayés au Mont Valérien. Les essais démontrent la supériorité du système Berthier face au Lebel, notamment dans le domaine de la rapidité du tir. Les membres de la commission décident alors d'adopter une carabine de cavalerie et un mousqueton d'artillerie sur la base de l'arme d'essai proposée par Berthier, dont ils réduisent la longueur et la capacité de magasin, ce qui s’avérera un choix malheureux. La Section technique de l'Armée (STA) essaye l'arme et la modifie de manière conséquente. Elle est adoptée le .