Chidambaram (சிதம்பரம் en tamoul, चिदाम्बरम en sanskrit) est une ville de taille moyenne dont les quartiers d'habitation n'ont aucun attrait particulier, mais qui est connue dans toute l'Inde pour son sanctuaire du Naṭarāja, le « danseur cosmique », l'une des plus célèbres représentations du dieu Shiva effectuant sa « danse bienheureuse » (dite Ananda Tandava). Elle est située dans le Tamil Nadu, à 50 km au sud de Cuddalore (et à 60 km au sud de Pondichéry), sur le golfe du Bengale.
Chidambaram est un mot Tamoul (langue du Tamil Nadu).
Chid signifie la « conscience ».
Ambaram signifie le ciel.
Dans la philosophie shivaïte, la Conscience est incommensurable, comme le ciel.
Le mot Chidambaram représente donc, en quelque sorte, la conscience en expansion permanente, la connaissance suprême.
Haut lieu de l'hindouisme, et plus particulièrement du shivaïsme depuis plus de 2000 ans, la ville de Chidambaram entre dans l'histoire après la construction du sanctuaire du Naṭarāja, commanditée par les empereurs Chola qui tenaient Naṭarāja pour leur divinité tutélaire. Ce sanctuaire voit sa naissance à la fin de l'empire Chola, au , sous le règne de Vikrama (décédé en 1135), puis de son fils Kulottunga II (décédé en 1150). Sa construction s'échelonnera cependant sur plusieurs règnes, entre 1130 et 1250, incluant les règnes des derniers empereurs Cholas (Rajaraja II, Rajadhiraja II, et le dernier empereur Chola : Kulottunga III), et ceux des empereurs Pandyas. Cette première phase de construction donnera lieu aux quatre « tours » d'entrée (les gopuram), au mur d'enceinte, à l'espace pavé central, ainsi qu'à la « salle aux 1000 piliers » (Raja Sabha).
Ce sanctuaire connaîtra par la suite de multiples améliorations (notamment la construction des quatre autres salles principales), mais, sous le sultanat de Delhi, il pâtira néanmoins du passage, en 1311, des troupes musulmanes Khalji de Malik Kafur, secondées par les Hoysalas, lors de la « conquête musulmane du sud ».