thumb|La Chute de l'homme par Lucas Cranach, illustration du .
Le jardin d'Éden (גַּן עֵדֶן, gan 'eden, jardin des délices ; عَدْن, جَنَّة عَدْن, عدن, jardin des délices) est le jardin merveilleux où la Genèse (chapitres 2 et 3) place l'histoire d'Adam et Ève selon les traditions juive et chrétienne. Il est souvent comparé au Paradis. Le Coran adopte également ce nom mais selon une autre conception : dans l'islam, le jardin d'Éden, identifié au Paradis, relève d'un lieu céleste.
L'origine du terme עֵדֶן « Éden » pourrait être l'akkadien edinu, qui lui-même dérive du sumérien e-din. Ces deux mots signifient en akkadien « plaine » ou « steppe ».
Or le verbe akkadien namu rend plausible un usage littéraire figuré : l'écriture mésopotamienne du mot recourt à l'association NA-ME « homme-être » ou au signe NAM. Le sens propre de ce signe NAM(-TAR) renvoie aux « destins » qui, selon la mythologie mésopotamienne, sont inscrits par les dieux sur une tablette.
Cependant, la critique moderne pointe le fait que l'emploi de la tournure « à l'orient d'Éden » ou « à l'orient, en Éden » semble privilégier une acception géographique plutôt que métaphorique.
Le mot « paradis » (פַּרְדֵּס, PaRDeS) est utilisé comme synonyme de Gan Eden, terme qui possède des connotations similaires en vieux persan (référence à un « verger clôturé » ou « un terrain de chasse délimité »).
Ce mot apparaît plusieurs fois dans la Bible hébraïque :
dans le Cantique des Cantiques 4:13 :
dans lEcclésiaste 2:5 :
dans Néhémie 2:8 : Citation|... et une lettre pour Asaph, garde du jardin' du roi, afin qu'il me fournisse du bois de charpente, etc.
dans le Cantique de Salomon, il s'agit clairement d'un « jardin », et dans deux autres cas d'un « parc ».
C'est à partir de la période post-exilique xx, dans la littérature apocalyptique et les Talmuds, que le « paradis » sera associé au jardin d'Éden, dans son entendement terrestre comme céleste.