Résumé
La subalternité caractérise l'état d'une personne dont la voix et les actions sont ignorées, détournées ou rendues inopérantes. Le Groupe d'études subalternes (Subaltern Studies Group, SSG) ou Collectif d'études subalternes (Subaltern Studies Collective) est un groupe de chercheurs sud-asiatiques intéressés par l'étude des sociétés postcoloniales et post-impériales d'Asie du Sud en particulier, et du Tiers Monde en général. Le terme de subaltern studies peut également désigner plus largement les études menées par des chercheurs partageant un certain nombre de leurs points de vue. Leur approche se concentre sur l'étude des couches sociales à la base de la société, plutôt que sur les élites, généralement privilégiées par la recherche. Le mot de « subalterne », qui désigne généralement une personne de rang inférieur, est emprunté par les subaltern studies au philosophe italien Antonio Gramsci qui lui donne un sens plus précis. Pour Gramsci, les subalternes n'occupent pas une position inférieure en raison de leur dénuement économique seulement, mais aussi parce qu'ils en sont arrivés à admettre le « discours hégémonique » qui justifie leur abaissement. « Subalterne » renvoie ainsi au travail de Gramsci sur l'hégémonie culturelle. Les études subalternistes privilégient un recentrement sur les subalternes, et non plus sur les élites, comme véritables agents du changement social et politique. Elles font preuve d'un intérêt particulier pour les discours et la rhétorique des mouvements sociaux et politiques émergents, dans leurs seules actions directement observables, telles que les manifestations ou les rébellions. Le Subaltern Studies Group, groupe d'études subalternes, ou d'études subalternistes, ou d'études de subalternité se forme dans les années 1970 autour de l'historien indien Ranajit Guha, qui enseignait alors au Royaume-Uni à l'Université de Sussex. Les publications du groupe s'échelonnent de 1982 aux années 2000. Le Subaltern Studies Group est influencé par les travaux d', qui visent à offrir une nouvelle lecture de l'histoire de l'Inde et de l'Asie du Sud.
À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Concepts associés (4)
Études postcoloniales
vignette|Multirace Les études postcoloniales (de l'anglais en) sont un champ de recherche apparu dans les années 1980 aux États-Unis, plus tard en Europe, en réaction à l'héritage culturel laissé par la colonisation. Elles s'inscrivent dans la démarche critique du discours postmoderne. L'adjectif « postcolonial », qui renvoie aux théories et écrits du postcolonialisme, ne doit pas être confondu avec le terme « post-colonial », qui désigne la période ultérieure à la colonisation.
Orientalisme
vignette|Georg August Wallin (1811–1852), orientaliste, explorateur et professeur finlandais. L'orientalisme est un mouvement littéraire et artistique né en Europe occidentale au . Par son ampleur et sa vogue, tout au long du , il marque l'intérêt et la curiosité des artistes et des écrivains pour les pays du couchant (le Maghreb) ou du Levant (le Moyen-Orient). L'orientalisme naît dans la fascination de l'Empire ottoman et suit sa lente désagrégation après la guerre d'indépendance grecque des années 1820 et la progression des colonisations européennes.
Néocolonialisme
Le néocolonialisme décrit une politique impérialiste menée par une ancienne puissance coloniale vis-à-vis de son ancienne colonie, utilisant diverses méthodes d'influence et de domination, à son propre intérêt ainsi que celui de ses entreprises. Le terme, qui trouve son origine chez Jean-Paul Sartre en 1956, fut repris pour la première fois dans un discours par Kwame Nkrumah, en 1965. Ce terme prolonge ainsi la notion de colonie entre les , pour décrire les relations de domination post-coloniales.
Afficher plus