Un charnier est un endroit où sont enterrés de nombreux cadavres humains, qui peuvent être ou non identifiés avant l'enterrement. Il permet, lorsqu'un grand nombre de personnes meurent ou sont tuées, d'enterrer les corps le plus rapidement possible (ce qui le distingue de la fosse commune). Il peut y être fait recours après une catastrophe naturelle, une épidémie, un génocide ou une guerre. L'Organisation des Nations unies définit un charnier criminel comme un lieu de sépulture contenant trois victimes d'exécution ou plus. Le mot charnier a eu plusieurs usages, par exemple : une tombe consacrée religieusement contenant plus d'un corps humain ; un tonneau en bois de charme reconnu imputrescible, utile pour conserver l'eau potable en mer, ce bois était aussi utilisé dans le charronage. Le mot cimetière appartient jusqu'au au langage des clercs alors que le langage courant utilise celui d'aître (du vieux français aitre issu du latin atrium, qui désigne la cour intérieure d'entrée précédant l'entrée d'une villa romaine, d'où par extension le cimetière situé avant l'entrée de l'église, telle l'aître Saint-Maclou) ou de charnier. La fonction cimetiérale du charnier a progressivement changé au cours du Moyen Âge. L'inhumation médiévale obéissant aux règles chrétiennes, elle est en fosse individuelle ou majoritairement en fosse commune (la pratique des tombes individuelles ne s'est généralisée que dans la première moitié du ). Le mot charnier est utilisé dans les textes médiévaux au sens d'ossuaire, lieu où l'on rassemble les os secs, mais se spécialise progressivement pour désigner les galeries ouvertes surmontées de combles utilisées pour traiter les corps exhumés du cimetière par manque de place, lors d’épidémies par exemple. Ces charniers font alors office de pourrissoir où l’on entassait en vrac les ossements plus ou moins décharnés avant qu'ils ne soient empilés sous les voûtes de l'église ou dans des ossuaires, ce dernier terme désignant progressivement des constructions monumentales abritant les ossements.