La banque de l’Indochine est une ancienne banque privée française, fondée en 1875 et disparue en 1974. Fondée le par le Comptoir d'escompte de Paris et le Crédit industriel et commercial (CIC) pour être la banque d'émission de la colonie de Cochinchine et de Pondichéry et s'installer en Extrême-Orient. Elle avait ainsi le privilège de l’émission de la monnaie dans les colonies françaises d'Asie et du Pacifique. Son siège social était implanté au 96, boulevard Haussmann à Paris. Les succursales et agences indochinoises se trouvait respectivement à : Saïgon (actuellement Hô Chi Minh-Ville), Hanoï, Tourane (actuellement Da Nang), Dalat, Cantho, Haïphong, Hué, Phnom Penh et Battambang. De 1888 à 1948, elle émet en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, d'abord des piastres, ouvrant même un comptoir à Papeete le , puis, brièvement, à compter de , le franc Pacifique. Paul Baudouin, son président depuis 1938, est nommé par Paul Reynaud le sous-secrétaire d’État à la Présidence du conseil, secrétaire du Cabinet de guerre et secrétaire du Comité de guerre. Ministre des Affaires étrangères du gouvernement formé en par le maréchal Pétain, il quitte le gouvernement en et redevient président de la banque, puis en est destitué en 1944 pour collaboration avec l'ennemi. Son directeur général à partir de fut Jean Laurent (1900-1952). Celui-ci fut brièvement directeur de cabinet du général de Gaulle (), puis il replia la direction de la banque à Marseille, pour éviter les pressions de l'occupant tout en participant au réseau de Résistance Jade-Amicol. Au moment de l'insurrection parisienne, en , il organise depuis le siège de la banque les négociations entre le consul général de Suède, Raoul Nordling, et le général von Choltitz. L'action de Jean Laurent a probablement contribué à éviter la nationalisation en 1945. À partir de 1945, Jean Laurent implanta la banque au Moyen-Orient, pour la faire participer à l'expansion pétrolière.
Luca Rossi, Nathalie Chèvre Rossi, Nelly Niwa