Pyrrhon d'Élis (en grec ancien / Pýrrhôn) (vers 365–275 av. J.-C.) est un philosophe sceptique originaire d'Élis, ville provinciale du nord-ouest du Péloponnèse. Son activité philosophique se situe vers 320 av. J.-C., avec, pour disciples, Onésicrite, Philon d'Athènes et Timon de Phlionte (à ne pas confondre avec Timon d'Athènes), un brillant poète-philosophe qui vécut dans sa familiarité pendant vingt ans. Il est considéré par les sceptiques anciens comme le fondateur de ce que l'on a appelé le pyrrhonisme.
thumb|228px|Pyrrhon impassible dans la tempête.
Sa vie est fort méconnue et les renseignements dont nous disposons ne s'accordent pas. Il est le fils de Plistarque et fut élève de Bryson, fils de Stilpon. Vivant dans la pauvreté, il reçut une formation de peintre, mais il était un artiste médiocre. Il fut l'élève d'Euclide de Mégare, puis d'Anaxarque qu'il suivit en Inde dans la campagne d'Asie d'Alexandre le Grand, en 334 av. J.-C. Il y étudia avec les gymnosophistes (probablement des ascètes jaïns, qui respectent une doctrine de nécessaire pluralité de points de vue nommée « Anekantavada » qui a pu inspirer le scepticisme à venir, ou des ascètes shivaïtes, ces ordres religieux pratiquant une nudité liée au vœu de non-possession/aparigraha) ; et en Perse, où il fut instruit par les Mages. Ces informations ont longtemps été considérées comme douteuses et reflétant plutôt la formation « idéale » d'un philosophe, mais une étude récente a montré en comparant les textes l'identité des conceptions de sa philosophie avec celles du premier bouddhisme de l'époque de Gandhara .
À son retour à Élis, il mena une vie simple et régulière, indifférent et serein, avec sa sœur Philista en vendant des cochons de lait. Il aimait rester seul pour méditer. D'après Diogène Laërce, son égalité d'âme ne fut prise en défaut que deux fois : il s'enfuit devant un chien, et se mit en colère contre sa sœur.
On suppose qu'il était devenu agnostique et s'abstenait de donner son opinion sur tout sujet. Il niait qu'une chose fût bonne ou mauvaise, vraie ou fausse en soi.