La théologie après la Shoah est un ensemble de pensées et débats autour du rôle, de la présence de Dieu au cours de la Shoah, et de la légitimité même d’une foi ou d’une théologie à la suite de cet évènement.
Le judaïsme fonde sa théologie sur l’unité du Dieu créateur du monde d’une part, et sur l’intervention directe de Dieu dans l’histoire pour faire sortir les Hébreux de l’esclavage en Égypte d’autre part. De l’unicité de ce Dieu découlent un pouvoir et un savoir sans partage qui englobent l’ensemble de sa création ; les termes de l’alliance contractée avec Israël, font état de diverses promesses et malédictions rétribuant les actes de ceux qu’il déclare se choisir comme peuple si celui-ci marchera dans ses voies mais qu’il éparpillera et détruira dans le cas contraire. Alors que le judaïsme insiste sur la sévérité de Dieu et sa justice dans la rétribution pour expliquer les accidents de son histoire, le christianisme met l’accent sur la bienveillance de ce Dieu, qui est tout amour et auquel le mal est étranger.
La Shoah est la mise en application de la volonté d’anéantissement de la Judenthum au cours de la politique d’expansion territoriale du troisième Reich. Fondé sur la conviction de constituer l’élite de l’humanité, le troisième Reich vise à conquérir ce qu’il estime être son « espace vital » en asservissant les peuples conquis qu’il considère comme la lie de l’humanité. Toutefois, si l’opinion nazie varie au cours des périodes et de la volonté de collaboration ou résistance au régime hitlérien, les Juifs sont, dès le début, inconditionnellement et irrémédiablement, l’ennemi désigné : porteurs et propagateurs de la Judentum, ils représentent un agent de corruption primordiale, et leur extermination totale répond donc à un besoin fondamental. Elle n’est cependant opérée par les techniques conventionnelles que dans un premier temps : jugées trop coûteuses et de faible rendement, les fusillades sont remplacées par de nouvelles méthodes d’élimination ciblée et rationalisée, réalisée à grande échelle et qui font usage de concepts et procédés généralement réservés à la sphère industrielle .