Le Chant de Hildebrand (Das Hildebrandslied), est un exemple unique de la vieille poésie allitérative allemande. Il apparaît également dans deux versions scandinaves : la première dans Gesta Danorum (Hildiger) et la seconde dans la saga d’Ásmundar.
Le texte du Hildebrandslied fut notamment étudié par le philologue Karl Lachmann au début du .
Le Hildebrandslied est contenu dans la première et dernière page d’un codex de la bibliothèque universitaire de Cassel. La présence d’erreurs semble indiquer que ce manuscrit n’est qu’une copie, scrupuleuse néanmoins, comme l’attestent les nombreuses ratures et corrections.
Durant la seconde guerre mondiale, le directeur de la bibliothèque de Cassel place une vingtaine de manuscrits afin de les protéger des bombardements, parmi lesquels le ‘’Liber Sapientae’’ contenant le Hildebrandslied. Le manuscrit est cependant volé en à la faveur de la confusion consécutive à la fin de la guerre. En , un officier de l’armée américaine vend le manuscrit pour 1000$ à la fondation du Dr Abraham Rosenbach. Celui-ci les conserve et la première page est finalement retournée en 1955. Ce n’est qu’en 1972 que le neveu de Rosenbach avoue à Lessing J. Rosenwald que le parchemin disparu se trouve parmi les œuvres non répertoriées de la fondation. Le , Dieter Hennig, le directeur de la bibliothèque de Cassel, et Rosenwald découvrent et authentifient le manuscrit .
Le manuscrit a été rédigé par deux copistes, peut être le maître et son élève, en minuscule caroline . Les ratures et corrections montrent combien il était encore difficile, à l’époque, d’écrire l’allemand.
Il n’y a pas d’unité linguistique dans le chant : si le texte est principalement en vieux haut-allemand, il comporte un mélange d’autres langues. L’absence de la seconde mutation consonantique du (tô, uuêt, luttila), la nasalisation de dentales (ûsere, gûdhamun, ôdre) ou encore la transformation du ei en ê (ênan, hème, wêt), indiquent la présence du bas-allemand. Les formes telles que prût, pist, et chint relèvent quant à elles de l’allemand supérieur.