vignette|Peinture corporelle, par Oscar Korbla Mawuli Awuku.
L'art corporel (appelé parfois body art pour qualifier un courant avant-gardiste) est un ensemble de pratiques et de dispositifs qui placent le langage du corps au centre d'un travail artistique.
Dans certains cas, l'artiste fait de son corps une œuvre d'art à part entière.
Les concepts entre autres de performance, d'installation et de contextualisation nourrissent ces créations qui transforment profondément l'art contemporain à partir des années 1950.
L'expression anglo-saxonne « body art » émerge dans le vocabulaire des critiques d'art au cours des années 1960 : à cette époque, le body art labellise un ensemble de pratiques liées principalement à des performances au cours desquelles sont repoussées — voire transgressées — certaines limites, manifestations résolument avant-gardistes et l'endroit de nombreuses polémiques. Des critiques comme Bernard Teyssèdre et François Pluchart ont recours à des expressions comme « body as art », ou « Art corporel » (avec une majuscule) pour décrire le travail d'artistes comme Gina Pane au début des années 1970. La critique Anne Tronche, en revanche, affirme de son côté que . Ce problème de vocabulaire n'est donc pas anodin.
En effet, dans les années 1980, l'expression body art devient, principalement aux États-Unis et par réappropriation ou détournement, synonyme de modification corporelle : tatouage, piercing, scarifications, etc., lesquelles permettent au corps de chaque individu d'être le lieu d'une expression qui n'a que peu à voir avec l'acte artistique — au sens de son unicité —, mais bien, d'une part, avec la notion de rite (anthropologiquement, dans les sociétés traditionnelles) et, d'autre part, avec les comportements culturels émergents ou de masse (dans les sociétés contemporaines, comme « phénomène de mode »).
Toutefois, le vocabulaire des modifications corporelles peut servir à décrire le travail de certains artistes qui utilisent leur propre corps comme vecteur d'expression durable et évolutif, et non plus simplement performatif.