Le Wenzi 文子 ([Livre de] Maître Wen), attribué à un disciple de Laozi, est un ouvrage majoritairement taoïste, qui se présente comme une prolongation du Livre de la Voie et de la Vertu mais comprend aussi des passages se rattachant à d’autres écoles : confucianisme, mohisme, légisme et école des Noms. Les estimations concernant la date de rédaction des parties les plus anciennes vont du au . Le texte a été remanié au cours du temps, comme le montrent les différences entre l’exemplaire sur bambou retrouvé en 1973 et la version actuelle, dont l’essentiel proviendrait d’une réécriture entre les III et VIII siècles.
Outre les parallélismes avec le Livre de la Voie et de la Vertu, plusieurs passages ont leur équivalent dans le Huainanzi. Il présente aussi des similitudes avec le Yuandao 原道, l’un des Livres de l’Empereur jaune, et contient des citations du Zhuangzi, du Yijing, du Mengzi, du Lüshi Chunqiu et du Xiaojing.
Il fut canonisé en 742 sous les Tang avec le Livre de la Voie et de la Vertu, le Zhuangzi, le Liezi et le Gengsangzi, sous le titre honorifique de Tongxuan zhenjing 通玄真經 « Authentique classique du mystère pénétrant ». Son auteur supposé reçut le titre d’« Immortel du Mystère pénétrant » Tongxuan Zhenren 通玄真人.
Il a parfois été attribué à Laozi, par Thomas Cleary par exemple, dans l'introduction de sa traduction en anglais (1991).
Les premières mentions biographiques concernant Wenzi se trouvent dans le Livre des Han, qui en fait un contemporain à la fois du roi Ping de Zhou () et de Confucius (V-VI siècle av. J.-C.). Pour expliquer cette contradiction, les spécialistes envisagent une erreur sur le nom du roi ou l’existence de deux Wenzi. Un commentaire datant du début du lui attribue le nom de famille Xin 辛 et le pseudonyme Jiran 計然, et en fait un collaborateur du politicien de Yue Fan Li 范蠡. Selon Du Daojian (1237-1318), il s’appelait Xin Xing 辛銒, Xing étant son prénom social. Noble originaire de Jin, il vivait à Kuiqiu 葵丘 dans l’état de Song, d’où son autre appellation de Song Xing 宋銒.