vignette|Certificat de « pureté de sang » de Miguel Pardo Bazán de Mendoza y Castro, originaire de Sainte Mariña Doza, 1806.
La limpieza de sangre, expression espagnole (limpeza de sangue en portugais) qui signifie « pureté de sang », est un concept en usage en Espagne et au Portugal à partir de la fin du , après la fin de la Reconquista en 1492 jusqu'au . Il renvoie à la qualité de « vieux chrétien », de chrétien sans aucune ascendance juive ou maure, par opposition aux « nouveaux chrétiens », juifs ou musulmans convertis, dont on doute de la sincérité de la conversion, d'autant plus que, le plus souvent, celle-ci a été obtenue par la contrainte.
L'obsession de la « pureté de sang » entraîne aux l'obligation pour tout candidat à une fonction dans les principales institutions civiles et ecclésiastiques du royaume d'Espagne de produire un « statut de pureté de sang » fondé sur une longue et coûteuse enquête et l'interdiction pour tous ceux qui ne peuvent le faire d'accéder à ces fonctions.
Ces statuts n'émanent pas de l'État espagnol : ce sont des documents d'ordres corporatifs, spécifiques à chacune des institutions concernées : la monarchie espagnole n'a jamais cherché à en généraliser la pratique, mais ne s'y est pas non plus opposée.
Convivencia
thumb|Juifs catalans du début du XV, œuvre de Jaime Huguet (1412-1492) intitulée « passage de la mer Rouge » (retable des spartiers, cathédrale de Barcelone, XV).
Pendant toute la période de la Reconquista, l'Espagne est une marche de la chrétienté latine, à la frontière et au contact des royaumes sous souveraineté musulmane du sud de la péninsule. Ce caractère de front de guerre avancé, doublé de la cohabitation délicate, dans les régions reprises, entre vainqueurs et populations vaincues, constitua à la fois la richesse de « l'Espagne des trois religions » et modela fortement, par les tensions que cela provoquait, la vision que l'Espagne avait d'elle-même et de son avenir.