Politique de la peur est une expression qui désigne la politique d'un gouvernement qui utilise la peur collective de la population pour faire adopter des mesures réduisant les libertés individuelles.
Dès le début du , H. L. Mencken, journaliste, écrivain, célèbre critique de la culture américaine, considérait que « le but de la politique est de garder la population inquiète et donc en demande d’être mise en sécurité, en la menaçant d’une série ininterrompue de monstres, tous étant imaginaires ».
John W. Dean, ancien conseiller du président Richard Nixon, considère la politique de la peur comme la marque exclusive des dictatures d'Amérique latine jusqu'au gouvernement de George Bush. Selon Franck Furedi, professeur de sociologie à l'université du Kent, auteur de « Politics of Fear », l’expression « politique de la peur » implique que des politiciens manipulent volontairement les craintes des populations pour réaliser leurs objectifs. Cette politique est, selon lui, devenue une des caractéristiques principales de la vie publique américaine depuis le 11 septembre 2001. Elle a été particulièrement pointée dans les actions de John Ashcroft qui, selon certaines analyses, comme celle du président de l'International Center de l'université de Floride, n'aurait pas laissé « la loi interférer avec ses actions » et aurait « préféré faire appel de manière subliminale au racisme et à la xénophobie ».
Mais la politisation de la peur ne date pas de 2001 et la menace que représente la possession, par certains pays, d’armes de destruction massive était déjà brandie depuis les années 1990. L'expression avait même été utilisée dans les années 1970 pour désigner le maccarthysme et auparavant pour le « péril jaune » ou .
Plusieurs médias du Royaume-Uni utilisaient la même expression, affirmant que cette politique avait rapidement été adoptée par le gouvernement de Tony Blair. Selon certains journalistes, elle serait même adoptée par le Hezbollah, pour une cause différente. Selon d'autres études, l'Australie aurait également eu recours à une politique de la peur dans sa gestion de l'immigration.