Le Canon taoïste ou Daozang (), a connu plusieurs éditions. La première fut composée au par Lu Xiujing. La version actuelle, basée sur l’édition Ming, comprend plus de 5000 textes et conserve la structure d’origine en trois grottes dong (洞), conçue à l’imitation des trois corbeilles du Canon bouddhiste, divisées chacune en douze catégories lei (類) et suivies de quatre sections complémentaires appelées fu (輔).
Malgré la division en sections, le contenu du Canon est assez désorganisé. La première raison en est la nature fondamentalement ésotérique de la plupart des enseignements. Beaucoup de textes techniques (liturgie, méditation, alchimie..) ne sont que des aide-mémoire ne pouvant être pleinement compris que grâce à un commentaire, qui était révélé oralement à quelques disciples choisis. Les efforts des compilateurs pour rassembler la somme des connaissances taoïstes n’ont pas toujours rencontré la coopération des différents maîtres, désireux de garder leurs secrets. Déjà au , la bibliographie établie par Ge Hong comprenait des ouvrages de son maître Zheng Yin qu’il ne connaissait que de nom, ce dernier n’ayant jamais daigné les lui montrer. Peut-être en raison de cette difficulté à se faire confier des textes, les compilateurs n'osaient rien écarter à la légère, entrainant pour certaines éditions une inflation de textes, qui appartenaient parfois à d'autres courants, comme les textes manichéens inclus dans l’édition Song. Ce goût du secret n’empêchait toutefois pas les auteurs de se recopier mutuellement lorsqu’ils en avaient l’occasion, il n’est donc pas rare de retrouver le même passage dans différents textes. Au , les chercheurs ont effectué un travail très important pour compléter le corpus et l’indexer, mais la classification n’a pu être améliorée, malgré une tentative de Chen Yingning (陳攖寧), patriarche de Quanzhen, d’établir une nouvelle division en 14 catégories.
Le Catalogue des textes canoniques des trois grottes (), première forme du Canon, est une compilation réalisée à partir de 467 par le maître taoiste Lu Xiujing, de sa propre initiative mais sous l’égide de l’empereur Mingdi de la dynastie Liu-Song.