L’été rouge, en Red Summer, désigne aux États-Unis, une longue période allant de la fin de l'hiver au début de l'automne 1919, marquée par des centaines de morts et un plus grand nombre de blessés, à la suite d'attaques terroristes de suprémacistes blancs, envers la population afro-américaine, dans plus d'une trentaine de villes et un comté rural. Dans la plupart des cas, les Blancs attaquaient les Afro-Américains. Dans certains cas, de nombreux Noirs ont riposté, notamment à Chicago et à Washington DC. Le plus grand nombre de morts est survenu dans la zone rurale autour d'Elaine en Arkansas, où environ 100 à 240 Noirs et cinq Blancs ont été tués. Les évènements de Chicago et ceux de Washington, D.C. ont fait respectivement , et de nombreux autres blessés, avec des dégâts matériels considérables à Chicago.
Les émeutes raciales contre les Noirs résultent de diverses tensions sociales de l'après-guerre, liées à la démobilisation des anciens combattants, de la Première Guerre mondiale, tant noirs que blancs, et à la concurrence pour l'emploi et le logement entre les Afro-Américains et les euro-Américains. De plus, c'était une période de troubles sociaux où certains industriels utilisaient les Noirs comme briseurs de grève, ce qui augmentait le ressentiment. Les émeutes ont été largement documentées dans la presse qui, avec le gouvernement fédéral, craignait l'influence socialiste et communiste sur le mouvement afro-américain des droits civiques après la révolution bolchévique en Russie. Ils craignaient également les anarchistes étrangers, qui avaient lancé des bombes contre des maisons et des entreprises d'éminents chefs d'entreprise et celles de dirigeants gouvernementaux.
James Weldon Johnson, militant des droits civiques des Noirs et écrivain, invente le terme «Red Summer». Il était employé comme secrétaire, depuis 1916, par la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). En 1919, il organise des manifestations pacifiques contre la violence raciale de cet été-là.