André Neher, né le à Obernai et mort le à Jérusalem, est un rabbin émérite, écrivain et philosophe français et israélien du , d'origine juive alsacienne. Chef de file, avec Emmanuel Levinas et Léon Ashkenazi, de « l'école de pensée juive de Paris », il est l'un des principaux artisans du renouveau du judaïsme en France après la Shoah. André (Asher Dov) Neher naît en 1914 à Obernai dans le Bas-Rhin, puis la famille déménage à Strasbourg redevenue française en 1918. Son père est Albert Neher, né en 1879 à Langensoultzbach, Alsace, et mort le à Lyon. Sa mère est Rosette Neher (née Srauss), née en 1888 et morte en 1963 à Strasbourg. Son frère aîné est Richard Neher, né à Obernai, Bas-Rhin en 1910 et mort le . Il a deux sœurs : Hélène Samuel (Neher), née le à Obernai et morte le à Jérusalem en Israël, et Suzanne Suzel Neher (Revel). Albert Neher est un juif traditionaliste qui enseigne à ses fils la Torah. Durant la Seconde Guerre mondiale, Albert Neher écrit et illustre une Haggadah, pour chacune des quatre années. L'éducation d'André Neher développe en lui l'amour de la France. Dès l'âge de , il enseigne l'allemand au collège de Sarrebourg et continue en parallèle d'étudier le judaïsme notamment à la yechiva de Montreux, en Suisse. Il est mobilisé en 1939 et après la débâcle rejoint sa famille réfugiée à Brive-la-Gaillarde où il reprend l'enseignement avant d'être nommé à Lanteuil. Il fait partie de la communauté de David Feuerwerker, alors rabbin de Brive et de toute la région. Le , il est chassé de l'enseignement de par le statut des Juifs décrété par le gouvernement de Vichy. Il est sensible à l'indifférence de ses collègues enseignants à cette injustice. Ceci le conduit, après la guerre, à abandonner ses études de la littérature allemande pour se tourner vers le judaïsme et la littérature juive. En 1946, il est ordonné rabbin afin de pouvoir soutenir une thèse de théologie, sur le prophète Amos, à l’université de Strasbourg en 1947. Il épouse en 1947 Renée Bernheim (1922-2005), fille du médecin André Bernheim (1877-1963), avec laquelle il cosigne plusieurs ouvrages.