thumb|La déesse al-Lāt accompagnée des déesses Manat et Uzza. Relief de Hatra (Irak), s. Musée national d'Irak.
Al-Lat ou Allāt (en اللات ) était une déesse de la fécondité et de la féminité vénérée en Arabie à l'époque préislamique, divinité cohabitant aussi avec le monde gréco-romain, à Palmyre et Hatra, notamment. Son nom serait une contraction de al latan, déesse. Elle avait sa statue dans la Kaaba où elle était censée résider. Hérodote cite al-Lāt comme étant l'équivalent de l'Aphrodite céleste, Aphrodite Ourania, fille d'Ouranos.
Al-Lāt, Manat et Uzza semblent avoir été les trois divinités objets du culte le plus intense à La Mecque. Ces trois déesses sont citées dans le Coran dans la sourate L'Étoile. Il est dit dans le Livre des idoles que les Arabes les considéraient comme les « filles du dieu » (Allah dans le texte). On peut supposer que ce dieu était Houbal, divinité principale de la Kaaba préislamique.
Al-Lat était une déesse tout particulièrement vénérée par les , tandis que les Quraysh vénéraient davantage al-Uzza. Elle était vénérée dans un vaste territoire allant de Palmyre, Pétra au Hedjaz. Des enfants étaient prénommés Zayd-al-Lāt ou Taym-al-Lāt.
Elle est mentionnée sous le nom de han-'Ilat dans les inscriptions safaïtiques, Alilat chez Hérodote, Al-la-tum dans les textes akkadiens. Les habitants de Palmyre et les Nabatéens lui rendaient également un culte et l'identifiaient à Athéna ou Minerve, mais en faisaient, selon Julius Wellhausen, la mère d'Houbal.
L'étymologie de ce nom est interprétée soit comme un dérivé de latta « mélanger, pétrir la farine d’orge » et associe la déesse à Baala/Astarté soit une association au dieu Allah. Son nom serait la forme féminisée d’Allāh ou d'al-Ilāh et ferait d'al-Lât sa parèdre.
À l'ère islamique, al-Lāt est mentionnée dans le Coran (sourate 53:20), et le Livre des Idoles (Kitab al-Asnām) de Hicham ibn al-Kalbi selon qui Banū ʿAtb ibn Mālik du clan des Thaqīf en avait la charge et lui avait fait construire un édifice.