Le 'surhomme ou surhumain' (en allemand : der Übermensch, [ˈʔyːbɐmɛnʃ] ) est une notion polysémique notamment présente en littérature et en philosophie, qui représente de manière générale l'idée de supériorité qu'un type d'homme (bien souvent seulement idéal) aurait acquise sur le reste du genre humain. En philosophie, le Surhomme est principalement associé au philosophe allemand Friedrich Nietzsche. Richard Roos l'a ainsi définie :
Le mot, originellement en allemand, est forgé depuis le préfixe über-, « super- », « sur- » et le nom Mensch, « humain ».
La traduction de l'allemand Über-mensch par Surhomme pose des difficultés en français. En effet, Mensch se traduit par humain et non pas par homme (Mann en allemand). Quant au préfixe über, il suggère autant d'aller au-delà, de dépasser, de traverser, de franchir que de surmonter. Il serait plus juste de parler alors de Surhumain plutôt que de Surhomme, selon Patrick Wotling.
L'approche de Friedrich Nietzsche vise autant la confrontation que le débordement des catégories de son temps qui servaient à définir notre condition humaine. Cette approche s'opère dans un élan organique, poétique et joyeux, voire dionysiaque. Nietzsche attaque ces catégories qu'il considérait comme limitantes sinon aliénantes.
La notion de surhumain n'a pas été inventée par Nietzsche et daterait du . On la retrouve chez Herder, mais on la rencontre surtout à partir de la littérature romantique. Les auteurs de ce mouvement littéraire désignaient un idéal impossible qui mettait en lumière les limites de l'existence humaine : Lord Byron (Manfred), Giacomo Leopardi (Zibaldone) l'évoquent avec désespoir ou ironie.
Dostoïevski abordait déjà le thème du surhomme dans Crime et Châtiment : « Le surhomme n’a pas de supériorité légale sur les autres hommes mais bien plutôt une supériorité morale : . Le surhomme n’a pas à rendre compte de ses actes à une quelconque loi humaine, c’est son intériorité même qui s’impose comme une loi unique et comme le régulateur de sa volonté.