En linguistique, l’une des catégories prises en compte par la typologie morphologique des langues est celle des langues isolantes, qui présentent le plus haut degré d’analytisme. Dans ces langues, les rapports syntaxiques s’expriment en général à l’aide de mots-outils indépendants (particules, prépositions, etc.) et de l’ordre des mots, les mots à sens lexical étant invariables du point de vue grammatical, donc sans affixes grammaticaux. Les langues isolantes s’opposent aux langues synthétiques, dont les rapports syntaxiques sont indiqués typiquement par des affixes grammaticaux. L’une des langues isolantes est le mandarin. L’exemple de phrase ci-dessous montre la caractéristique principale de ces langues, à savoir que chaque mot coïncide avec un seul morphème : Un autre trait des langues isolantes est d’avoir des constructions verbales sérielles. Dans celles-ci, les verbes et leurs compléments sont juxtaposés, certains verbes ayant un sens plus abstrait ou plus grammaticalisé. Voici un exemple en yoruba, parlé en Afrique Occidentale : Les langues isolantes se caractérisent également par : la tendance à avoir des mots monosyllabiques, ce qui vaut aussi bien pour les mots-outils, que pour ceux à sens lexical ; le fait de ne pas distinguer clairement les parties du discours, n’ayant pas de moyens, comme les affixes, pour exprimer les traits grammaticaux ; l’ordre des mots figé en tant que moyen syntaxique. On trouve des langues isolantes surtout en Asie de l’Est et du Sud-Est. À côté du chinois, tels sont, entre autres, le vietnamien, le thaï et le khmer. D’autres régions où on parle des langues isolantes sont l’Afrique Occidentale (ex. le yoruba et l’ewe), ainsi que l’Afrique du Sud, ex. le juǀʼhoan. Les langues créoles également présentent des tendances au caractère isolant. Aucune langue n’est purement analytique ou purement synthétique, mais toutes présentent ces caractères dans une plus ou moins grande mesure. Dans une langue idéalement isolante, chaque mot d'une phrase coïncide avec un seul morphème.